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Les meilleurs films des années 90

Lionheart (Full Contact, Sheldon Lettich – 1990)

Les années 90 c'est avant tout l'essor des films d'arts martiaux. Avec son casting dopé à la testostérone le « Full Contact » du vétéran Sheldon Lettich profite de la notoriété du jeune Jean-Claude Van Damme. Comme d'hab' il fait tourner son pote Mohamed « Michel » Qissi, l'inoubliable Tong Po de la saga Kickboxer. Comme d'hab' il enchaîne les Mawashi Geri au ralenti et participe à des combats clandestins en marcel et moule-burnes. Comme d'hab' on a tous essayé de faire pareil sans jamais y arriver. Comme d'hab' on a traité le belge de « gros naze » sans rien comprendre au Shotokan. La preuve : contrairement au magnétoscope, Jean-Claude a survécu au bug de l'an 2000.

Twin Peaks (David Lynch, Mark Frost – 1990)

A l'origine Lynch voulait adapter un roman sur la mort de Marilyn Monroe, c'est peut-être pour ça qu'il a choisit Sheryl Lee. Finalement, avec son ami Mark Frost, il vont réaliser la maman de toutes les séries actuelles. Frost n'a pas encore écrit Les 4 Fantastiques et Lynch n'a pas encore ouvert « le Silencio » à Paris. Par contre ils ont déjà produit Capitaine Furillo et Sailor & Lula. Pour la première fois une série TV est écrite comme un long-métrage avec un pilote d'1h30, des personnages complexes et une intrigue à tiroir. Lynch amène le côté rétro-jazz décalé, Frost le réalisme d'une enquête qui s'éternise. Conclusion : on était tous collés devant La Cinq pour savoir qui a tué Laura Palmer. Mais est-ce bien le plus important ? Réponse en 2017 après visionnage du reboot.

Terminator 2 : Judgment Day (James Cameron – 1991)

La musique de Brad Fiedel. L'homme-mercure. La poursuite en moto. Le canon scié. Le seul bon rôle de Robert Patrick. Le canadien James Cameron pose des défis que lui seul au monde peut relever. On a tous fait la queue pour acheter son billet et on a tous fait baver les potes à la sortie. On a tous rêvé d'être Edward Furlong. On a tous pleuré et flippé devant les scènes d'apocalypse. On est tous ressortis comme après un tour d'auto-tamponneuses. On a tous acheté la VHS et on l'a tous encore, à la vie à la mort. Merci James, et tant pis pour Terminator Genesis, on te pardonne va !

Point break (Kathryn Bigelow – 1991)

Toutes les filles avaient l'affiche collée sur la page « samedi » de leur cahier de textes. Elles préféraient Patrick Swayze à Tom Cruise à cause des épaules plus larges. Quant à Keanu Reeves, il a contribué à lui seul à l'explosion du chiffre d'affaire des écoles de surf et Anthony Kiedis des "Red Hot" obtenait son premier rôle au cinéma. C'est beau comme des vacances à la plage entre potes à écouter Ugly Kid Joe en attendant la vague. C'est beau comme la course-poursuite à pieds entre Johnny et Bodhi, c'est beau comme la première paire de nichons qu'on a tripotée. Depuis, la belle Kathryn a viré dans le film de guerre politique aux forts accents de propagande, elle n'a pas dû comprendre l'océan finalement.

Under Siege (Piège en haute mer, Andrew Davis – 1992)

Le film le plus abouti du géant du Michigan. Une sublime affiche qui trônait fièrement à l'entrée de tous les bons cinoches de 1992. Son clair/obscur, son uniforme de la Navy, son bateau de guerre, son super casting et la mystérieuse tronche de Seagal qui renvoie Chuck Norris au placard. Série B culte grâce à laquelle le Maître 7ème dan arrive au sommet de son art 4 ans après Nico. Il crève des yeux, casse des bras et sauve à lui seul un navire de guerre aux mains de Tommy Lee Jones. Il y a eu la suite : Piège à grande vitesse, dans laquelle il sauve un train, au grand bonheur de la SNCF. Après une pénible traversée de la TNT, Steven et son pote Vlad « Poutine » l'empaleur, ont lancé l'info du siècle : la suite de Nico est dans les tuyaux et ça s'appellera « La revanche de Nico », eh ouais.

Dead Alive (Braindead, Peter Jackson – 1992)

Malgré l'échec commercial en France avec à peine 35000 entrées sur Paris, Braindead confirme la fan base grandissante de Peter Jackson. Sorti de nulle part avec son t-shirt Mickey et ses tournages du bout du monde, le "geek" néo-zélandais ressuscite le film gore tendance Tex Avery. La tondeuse, le repas, le massacre final, les amputations, le kung-fu, tout est prétexte à l'excès, au gag et au sang. Canal+ décide même de programmer une spéciale « nuit d'horreur » avec Evil Dead, Braindead et Massacre à la tronçonneuse. Même la très chic Isabelle Giordano se collera un documentaire spécial « gore » et offrira à la France les premières images des coulisses du film. Ensuite Peter enchaîne avec Heavenly Creatures, The Frighteners et Le Seigneur des Anneaux, des séries Z passées inaperçues... ou presque.

Alien 3 (David Fincher – 1992)

Interdit au moins de 16 ans à l'époque. Pour le voir, fallait faire le tour de tous les cinémas de la ville. Un bleu-bite inconnu du public nommé David Fincher était catapulté à la réalisation du plus chaotique volet de la saga. Les différentes versions du scénario suffisent à soutenir les plafonds de la Fox. Au final, un budget de 50 millions de dollars, dépensé dans un film crade, désespéré, avec une caméra virtuose qui court sur le murs et filme en gros plan un Alien polymorphe. Le « final cut » échappe à Fincher qui déprime et claque la porte. Il retourne à ses clips pour revenir trois ans plus tard avec Se7en. Voilà, voilà...

Unforgiven (Impitoyable, Clint Eastwood – 1992)

Le crépuscule des Dieux. Les ricains ne font plus de westerns et considèrent le genre comme gentiment « has been » depuis l'ultime Danse avec les Loups. Trop de succès. Au milieu de ses porcs, Clint mène une vie pénible et misérable. Frustré par la situation, il reprend du service une bouteille à la main, bien décidé à venger l'affront. Il s'entoure de ses potes Morgan, Gene et Richard. Mieux qu'une mission de sauvetage : une croisade. Jusqu'au bout on se demandera qui est vraiment le ténébreux Clint Eastwood.

Wayne's World (Penelope Spheeris – 1992)

Premier rôle de Mike Myers au cinéma, véritable inventeur de Netflix et HBO. Bien avant Tom Fontana (voir dossier), Mike et son pote Dana Carvey du Saturday Night Live lançaient leur émission câblée pour un public d'aficionados. On entend encore les échos des répliques dans la cour de récré. Conséquences : la Fender a fait fantasmé tous vos potes musiciens, on achetait des Converse en écoutant Bohemian Rhapsody et à défaut de sortir avec la plus belle meuf, au moins on la faisait rire. Depuis, Mike fait des doublages dans Shrek. « Excellent Garth ! »

Jurassic park (Steven Spielberg – 1993)

Le règne des « CGI » du grand Dennis Murren, le vrai boss d'ILM. Au passage, le sympathique californien repart avec un Oscar. Avant, les dinosaures au cinéma c'était Godzilla. Attention ! Celui d'Inoshirô Honda hein, pas celui de Roland Emmerich. Du coup on était tous recroquevillés dans le siège à cause d'un simple verre d'eau qui tremble. On a tous sursauté quand les « raptors » ont envahi la cuisine. On était tous libérés avec le générique de fin de John Williams aussi beau qu'un vol de ptéranodon. Si Steven est d'argent, son équipe est d'or.

Pulp Fiction (Quentin Tarantino – 1994)

La résurrection John Travolta et l'explosion mondiale Weinstein-Tarantino. Récit éclaté comme un comic book, humour décalé 100% "geek", références cinéphiles en pagaille et la musique comme vrai personnage central. Le film enchaîne les ruptures de ton, brouille les pistes et sème la confusion auprès du public. On accroche ou on décroche. Pulp Fiction crée un précédent, que ce soit au niveau de l'interprétation (tous les acteurs sont à contre-emploi), du look, du montage, de l'affiche rétro-polar "femme-fatale". Désormais il y aura un "avant" et un "après" la Palme d'or de Quentin, c'est un fait historique.

Natural Born Killers (Tueurs nés, Oliver Stone – 1994)

Il y avait les « pour » et les « contre ». Ceux qui n'avaient « pas envie de le voir » et les autres. Et puis en fin de compte on l'a tous vu sans le dire aux parents et personne n'a commis de massacre en sortant. Délire créatif, bad trip visuellement inédit, la presse décrivait avant tout le film comme un brûlot nihiliste ultra-violent. Avec le recul on se dit surtout que les années 90 apportaient une liberté de ton aujourd'hui disparu. Au passage, Oliver Stone offrait à Woody Harrelson son seul vrai rôle de composition et encourageait Robert Downey Jr. à se poudrer la narine pour plus de « réalisme ». Rassurez-vous, Bob a survécu et n'a tué personne, sauf dans Iron Man.

Titanic (James Cameron – 1997)

Nouveau défi pour James le bûcheron. Cahier des charges : faire couler une deuxième fois le Titanic avec une histoire d'amour pire que les romans de Barbara Cartland. Cameron demande 200 millions à la Fox mais doit renoncer à son cachet et aux bénéfices du film. Accordé ! Avec un casting de bleu-bite et une chanson à ne pas écouter au-delà de 15 ans, le canadien construit une cabane en pur acajou dans une ambiance infernale : trop de stress, trop long, trop cher, trop de trop... bon et après ? Des files d'attente jusqu'en Mongolie, une dizaine d'Oscars, un tube mondial et la révélation DiCaprio. James part se reposer avec Dark Angel pour mieux enchaîner sur Avatar... qu'il veut transformer en saga jusqu'en 2023. Une aspirine Jimmy ?

The Fifth Element (Le cinquième élément, Luc Besson – 1997)

Besson est amoureux de "L'Incal", la géniale BD de Moebius. Il adore Valérian aussi, dont il prépare une nouvelle adaptation cinéma avec Cara Delevingne. Pragmatique, il demande à Moebius, Mézières et Bilal de bosser sur les concept art du film et à Bruce Willis d'incarner un néo-John Difool. Seul Bilal décline. Vrai renouveau de la « SF » française 8 ans après Bunker Palace Hotel du même Enki Bilal et 19 ans avant le Virtual Revolution de Guy-Roger Duvert (voir interview). Les années ont passé et le rythme s'est ramolli, la mise en scène un peu téléphonée fait sourire mais reste une direction artistique très « french comic book ». C'est si simple le bonheur.

The Matrix (Les siamoises Wachowski – 1999)

La com' de Joel Silver nous en mettait plein la gueule. Le jour « J » on a séché les cours pour aller le voir et le lendemain on portait des manteaux noirs. La technique du « bullet time » de John Gaeta fait du neuf avec du vieux car en France, Marc Caro l'avait déjà expérimenté dans ses pubs. Peu importe, l'effet est bien là. Même le casting est révolutionnaire : Keanu Reeves était en perdition depuis Poursuite et presque personne ne connaissait Laurence Fishburne. Matrix premier volet a la classe, même si les affiches du deuxième et troisième sont plus belles. Après "Bound", les références des Wachowski éclatent au grand jour : « japanimation », Franck Miller, Geof Darrow... mais depuis les frères sont devenus des sœurs et portent des perruques. Un bug de la matrice certainement.