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Théories du genre au cinéma


Scientologie, eugénisme et études de genre

La science-fiction se positionne au-dessus des autres genres de films concernant les « messages cachés ». Les plus gros budgets lui sont consacrés. La fameuse « SF » servirait de vitrine depuis quelques années à tout un tas de théories scabreuses mais très en vogue dans certains milieux. Pour vous en convaincre, huit films passent à la casserole des belles affiches façon cuisine moléculaire. Alors poussez la porte du laboratoire, c'est parti pour un dossier spécial théorie perturbée. Mais auparavant une petite présentation du casting s'impose.


Sir Francis Galton

Eugénisme

Père fondateur : Sir Francis Galton (1822-1911)

La première théorie à squatter en douce les salles obscures c'est l'eugénisme. Derrière ce joli nom marketing se cache le cousin du célèbre Charles Darwin. L'évolution est donc une histoire de famille. On pourrait résumer sa pensée comme étant les différentes méthodes d'interventions sur le génome humain. Dans quel but ? Celui de préserver la race blanche des tares issues de l'immigration, de la décadence urbaine et de l'industrialisation intensive. Son idéal est une sorte de surhomme commandé sur catalogue. Le racisme n'est pas loin mais les eugéniques ne classifient pas les « races » en terme supérieur ou inférieur ; ils souhaitent préserver la leur de la « décadence ». Un autre aspect plus récent est celui de la colonisation spatiale. La Terre devenant inhabitable en raison de différents facteurs 'Homme doit trouver un nouvel habitat et si possible en modifiant ses conditions biologiques afin de mieux y résister. Preuve en est le développement du tourisme spatial. L'idée atteint son apogée via cette start-up néerlandaise, Mars One, qui propose ni plus ni moins que d'envoyer d'ici 2023 les premiers humains sur la planète rouge. La NASA l'envisage aussi, mais pas avant 2030. Richard Bronson n'est donc pas le premier à y avoir pensé.

Ron Hubbard

Scientologie

Père fondateur : Ron "la rhubarbe" Hubbard (1911-1986)

La scientologie et sa méthode dite « dianétique » pointent leur nez sur la pellicule. C'est quoi la scientologie ? Une organisation fondée en 1953 dans le New Jersey par le bedonnant Lafayette Ronald Hubbard (13 mars 1911, 24 janvier 1986) mais appelez-le Ron tout court. Ou Ron « la rhubarbe » Hubbard. Ron est avant tout un auteur de science-fiction-fantasy mais également collaborateur du magazine Astounding Science-Fiction. Il écrit des histoires et vend des livres pour gagner sa vie. Un beau matin entre café et muffin, Ron déclare avoir trouvé un remède aux maladies psychosomatiques appelé méthode « dianétique » basée sur l'audition des patients, autrement dit les « audités ». Une sorte de séance psychothérapeutique de choc plus proche d'un spectacle de Messmer que d'un cours de Charcot. Peu importe pour notre ami Ron qui publie la même année 1950 son premier article dans Astounding Science-Fiction et dans la foulée le bouquin Dianétique : la science moderne de la santé mentale. Le succès est immédiat mais les emmerdes aussi : rejet du milieu scientifique pour exercice illégal de la médecine, gruges fiscales, procédures pénales, controverses, dérives sectaires, abus de faiblesse etc. Ron est même obligé de fuir en Angleterre... Patrie de l'eugénisme. Niveau contenu les programmes scientologues sont très divers, mais disons que l'Eglise considère comme motivation première de la vie la survie, et que cette motivation est appelée « dynamique » elle-même hiérarchisée en huit sous-divisions ou « impulsions à survivre ». Respecter cette dynamique fondamentale aiderait donc à améliorer sa vie de manière progressive pour au final atteindre la « nature spirituelle de l'homme » afin de mieux comprendre la place qu'il occupe dans l'Univers et sa relation avec « l'Être suprême ». Cet « être suprême » est également appelé « dynamique de l'infini » ou« dynamique de Dieu ». C'est pour cela que les scientologues appelent à avoir foi « dans le futur ». Bien sûr toutes ces belles méthodes ont un prix. Les bouquins de Ron coûtent chers, les « études » de scientologie sont tarifées, les séances « dianétiques » peuvent être monayées et voir un film de Tom Cruise ça coûte cher. Nous aborderons plus tard un autres aspect des « dynamiques » scientologues lourdement entouré de secrets : l'hypothèse du conflit extraterrestre. Quand on vous dit que Ron écrit des histoires pour vendre !

Ron Hubbard

Théorie du genre

Père fondateur : Dr John Money (1921-2006)

Les études du genre peuvent être divisées en deux branches : les « gender studies » d'une part, très sérieusement étudiées dans le cadre des Sciences Sociales depuis les années 50 aux Etats-Unis et par Pierre Bourdieu en France notamment. Puis le « gender role » ou « rôle du genre », fondé par le pédiatre psycho-pédo-sexologue néo-zélandais John Money. Les « gender studies » ressemblent à un concept intellectuel, une sorte d'outil dont se servirait les psychosociologues. Elles désignent les différences non biologiques entre hommes et femmes. Différences qu'elles considèrent liées au milieu social, politique, professionnel, culturel ou encore psychologique. Finalement, le genre masculin/féminin ne se déterminerait que suite à une construction sociale et relationnel sous l'influence de différents stéréotypes ("garçon joue au policier, fille à la princesse... Pourquoi ? Parce qu'on te le dit c'est comme ça!"). Le « gender role » lui, est différent. Vers le milieu du XXème siècle, le tortueux Dr Money va repenser les différences entre les sexes. D'après lui, la communauté scientifique doit sortir des clichés dans lesquels l'appartenance à un genre nous prédestine d'un point de vue biologique, psychologique ou naturel. Il développe une science de la sexualité qui va trouver son cas clinique en la personne de Bruce Reimer. Né garçon, le petit Bruce est victime d'une circoncision ratée à l'âge de 8 mois (il se retrouve sans pénis), ses parents décident de le ré-opérer sur les conseils du bon docteur. Opéré 14 mois plus tard oui, mais en femme avec ablation des testicules et traitement à base d'œstrogènes. Le bébé est rebaptisé(e) « Brenda » pour l'occasion. C'est un des premiers cas scientifiques de réattribution sexuelle. Problème : Brenda ne se sent pas femme et ne se comporte pas comme telle. Du coup il(elle?) change de prénom à l'adolescence « David » et gobe de la testostérone. Passons sur les penchants pédopornos plus ou moins avérés du Dr John qui auraient aggravés passablement le cas des frangins Reimer pour en finir avec son histoire : Brian et David, frères jumeaux, finissent pas se suicider. Le premier en 2002 le deuxième en 2004, dépressifs, schizophrènes et bourrés de médicaments. Mort sur ordonnance en quelque sorte.

Sortez les éprouvettes

Battlefield Earth – Roger Christian, 2000

Du roman éponyme paru en 1982 de Ron « la rhubarbe » Hubbard, le papa fondateur, le premier cas de notre étude est facile. C'est l'adaptation à la lettre de tonton Ron par un de ses plus célèbres disciples : John Travolta. En parti producteur et tête d'affiche, John endosse le rôle du méchant « Psychlo » Terl qui, avec l'aide de sa bande de potes, pille les ressources terrestres et réduit les survivants en esclavage. Heureusement, le gentil « Jonnie goodboy » se rebelle et propage la flamme de la révolte dans le camp humain contre les vilains aliens. Le message Ce qui est intéressant dans ce film, assez proche du navet bouilli reconnaissons-le, c'est qu'il reprend officiellement un élément fondateur mais controversé de l'Eglise dont on parlait plus haut : le conflit extraterrestre. Dans son roman de 1950 Avez-vous vécu avant cette vie ? Ron introduit l'idée de vies antérieures sur d'autres planètes. Ce n'est que dix ans plus tard qu'il conçoit son « Operating Thetan III », un niveau très élevé en scientologie, accessible uniquement grâce à un très haut degré de spiritualité. Operating Thetan affirme que 75 millions d'années avant notre ère, un certain Xenu, dictateur alien de son état, aurait balancé sur Terre des milliards d'extraterrestres dans des volcans, puis à l'aide de bombes à hydrogène les aurait fait exploser pour que leurs âmes (ou « essences ») vagabondent sur Terre afin de parasiter l'intellect des humains. Parasites que seuls les techniques scientologues sont à même de nettoyer par l'audition et la « dianétique ». Mais certains adeptes de l'Eglise nient l'existence de cette thèse, d'autres en minimisent la portée. La vérité c'est que cette thèse est enseignée dans la plus grande opacité et seuls les adeptes les plus « élevés spirituellement » sont à même de l'assimiler, c'est pour cette raison que l'Eglise ne communique pas. Ron est un génie. Taux de scientologie: Bon ben sans surprise le plus gros pourcentage dû à la présence de Ron + John + conflit alien + thèse du Xenu en filigrane = 80% Taux d'eugénisme: Les méchants extraterrestres trafiquent toujours la génétique c'est bien connu. Bien que l'eugénisme de Sir Francis Galton ne fasse pas parti officiellement des thèses scientologues, la présence alien à elle-seule suffit à un résultat positif. Et puis la colonisation des ressources est bien présente. Sans oublier la fuite en avant de Ron en Angleterre, mère-patrie de l'eugénisme. Donc alien + génétique + exil de Ron Hubbard + spatio-colonisation = 10% Taux de genre: Cas complexe. Le sexe et son étude d'appartenance n'ont à priori pas leur place au sein de la dianétique, bien que l'extraterrestre ne sache pas très bien dans quelle équipe il joue... Alors disons que l'aspect hybride de Roger Christian et le faciès remodelé de Travolta poussent le curseur. Donc chirurgie esthétique + hybrido-androgynie extraterrestre = 10%

The Fountain – Darren Aronofsky, 2006

Les films de Darren ne laissent pas indifférents. Ils prouvent qu'un cinéma populaire peut vous chambouler longtemps. L'histoire mélange trois sous-histoires : passé, présent, futur avec comme fil rouge la vie éternelle. Un conquistador recherche l'arbre de vie pour libérer une reine, un scientifique travaille avec plusieurs arbres et plantes médicinales pour trouver un remède au cancer qui ronge sa femme, un spationaute voyageant avec un arbre sous capsule traverse une étoile mourante enveloppée dans sa nébuleuse, à la recherche de l'amour éternel. Le caractère principal étant interprété à chaque fois par Hugh Jackman et Rachel Weisz. C'est comme résumer un film de David Fincher ou un bouquin de Chuck Palahniuk. Le message Darren donne toujours l'impression de faire des films intellos. En tous cas il ne prend pas son public pour un demeuré. Disons qu'il le prend aux tripes. Sa fontaine de jouvence reprend un thème cher aux eugéniques : la vie éternelle. Mais Darren l'aborde sous un angle néo-sentimentalo-écolo avec son arbre de vie qui seul survit au temps qui passe. Alors la thèse serait-elle biaisée ? Pas vraiment car l'arbre le plus vieux du monde peut espérer vivre cinq millénaires... Disons que l'ouverture sur l'espace dans sa troisième partie représente le chapitre moins connu de la thèse eugénique : la fameuse colonisation de l'espace. D'ailleurs The Fountain n'est pas le seul film à aborder ce sujet, on l'a vu plus haut et nous le verrons plus bas. Taux de scientologie: Place de l'homme dans l'Univers, amélioration personnelle, bénéfices juteux mais douteux qui en découlent... mouaip. La fable écolo-eugénico-populo à tiroir de Darren a pris une pincée de Ron la rhubarbe. Ce qui donne ouverture spatiale + vie améliorée + touche écolo = 10% Taux d'eugénisme: Là ça pèse lourd. On baigne dans l'eugénisme, son rêve un peu fou de vie éternelle, de jeunesse retrouvée, d'espace colonisé, ses remèdes miracles de laboratoires ça donne vie + jeunesse + guérison + miracle + plante médicinales + victoire sur la mort + recherche de planète habitable = 85% Taux de genre: Pas vraiment dans les thèses de Sir Galton. Mais l'eugénisme a besoin de scientifiques, tout comme les étudiants du genre. Quelque part, la génétique sera modifiée par la main de l'homme alors disons manipulations laborantines douteuses + résultats improbables = 5%

Cloud Atlas – Les siamoises Wachowski + Tom Tykwer + David Mitchell, 2012

Montage affiche Cloud Atlas

Avec son titre à stocker des données à distance, une petite perle sans queue ni tête produite, écrite et en partie réalisée par les frères (ou soeurs) siamoises Wachowski. Avec l'aide de l'allemand Tom Tykwer (lui, vrai garçon du genre). Adaptation du roman éponyme de... l'anglais David Mitchell. C'est encore plus dur à résumer que la fontaine du cousin Darren. On retrouve néanmoins les histoires éclatées entre passé, présent et futur. On pourrait évoquer le célèbre effet papillon, les réactions en chaînes qui découlent d'un acte isolé. Disons pour planifier les choses qu'il s'agit de l'histoire d'une âme réincarnée qui traversent les époques de 1849 en plein pacifique à 2300 en période post-apocalyptique sur l'île d'Hawaii. Au passage, chaque choix ou acte des protagonistes aura des répercussions à des époques différentes. Actes de bien, évidemment. L'affiche Le visuel est un gloubi-boulga informe, dur à déchiffrer de prime abord. Un compositing techniquement réussi avec ses options de fusion et effets de calques mais l'ensemble sonne un peu brouillon. Surtout la tête de Tom Hanks semble démesurée et « pèse » trop lourd. Disons que l'intérêt réside ailleurs et bien vite on comprend pourquoi. Huit personnages sur l'affiche positionnés à peu de chose près comme les 8 pointes de la croix scientologue. 8 extrémités comme les 8 « impulsions à survivre » chères à la dynamique de l'Eglise. On peut aussi superposer directement la croix à 8 branches sur l'affiche pour s'apercevoir que la composition est bâtie de manière similaire. Alors délire involontaire de graphiste ou véritable sens caché ? Dans tous les cas la ressemblance est troublante et nous allons voir que le message scientologue traverse le film d'Est en Ouest. Le message On part dans tous les sens. Mais pour bien analyser un objet pareil, nous devons nous pencher d'abord sur le cas troublant de Larry Wachowski. En effet, nombreux à Hollywood sont les frères-réalisateurs à travailler dans l'industrie : les frères Hughes, les frères Coen, les frères Farrelly... mais dans le cas des frères Wachowski on ne sait plus trop vers quelle caméra se tourner. Les médias et gros studios hollywoodiens ont d'ailleurs eu bien du mal à noter son nom sur les contrats. Larry ? Lawrence (son véritable prénom) ? Lana ? Bref, depuis Speed Racer en 2009, date à laquelle la transformation est officialisée, on ne prononce plus les « frères Wachowski » mais « Wachowski » tout court. Lana est née. Même sur les génériques. Andy, le frère cadet, suivra plus tard la même trajectoire. Mais le genre n'est pas tout seul à squatter le film. La scientologie s'invite bien au-delà de l'affiche. Le film s'interroge sur la place de l'homme dans son environnement passé, présent et futur. Nos actes et évènements nous déterminent en tant que personne mais peuvent nous parasiter. Peut-être un coup des âmes errantes de la thèse du Xenu ? D'où l'intérêt des séances « d'auditions » pour nous débarrasser des mauvaises ondes. Mais attention, les pratiques excessives peuvent vous transformer sérieusement : Les soeurs Wachowski Taux de scientologie: l'homme et son environnement, âme extraterrestre réincarnée, le temps qui passe, transgénérations, transgenre, multirôle, affiche tendancieuse, discours américano-basique sur les actes de bien pour améliorer sa vie... Ron n'aurait pas fait mieux, une partie du film lui est dédié donc 20% Taux d'eugénisme: Vie éternelle via l'âme réincarnée ? Mouaip. Révolte de clones (donc modif génétique) en Corée vers 2144 ? Assurément ! Un anglais à l'origine du projet ? Tout à fait. Une race humaine sauvée de la décadence si elle fait le bien et peut-être le salut éternel dans l'espace parce que sur Terre les indigènes cannibales d'Hawaii vont nous bouffer. Un honorable 20% pour Sir Francis. Taux de genre: La seule et unique présence des siamoises Wachowski avec leurs perruques de Gay Pride et pilling à sec défonce le curseur. Les acteurs endossant une quinzaine de rôle chacun aussi. Du 60% minimum. Dr Money peut dormir tranquille la relève est assurée.

Prometheus – Ridley Scott, 2012

Lire l'article sur Alien Covenant

Ridley est un chef trois « mac » au Michelin. Il est anglais comme Sir Francis et adore la science-fiction. Mais avec l'âge, Ridley devient moralisateur et délivre des messages aux jeunes générations. Messages dont le contenu pourrait faire l'objet d'une thèse mystico-religieuse de bazar. Alors dans son Prométhée une équipe de scientifiques traversent l'Univers et découvrent les preuves potentielles de l'origine de la vie dans un décor digne d'Alien. Un visage-monolithe genre 2001, Odyssée de l'espace, du sang extraterrestre, une multinationale cupide (Weyland, encore eux), des morts violentes et étranges pour au final un « survivor » plein d'explosions et de fuites temporelles. Le message Rien que le titre promet la vie éternelle via le mythe du héros grec Prométhée. Ce dernier est un Titan (d'où le visage titanesque du film), fils et frère de Titan également. Il crée les premiers hommes de terre et d'eau, puis leur offre le feu sacré de l'Olympe en cadeau. La sentence de Zeus tombe comme un couperet : Prométhée est exclu du Domaine des Dieux, son foi étant condamné à être dévoré chaque jour par l'aigle du Caucase. De ce synopsis, Ridley et sa bande remontent aux origines de la vie mais la localise sur une autre planète, donc thèse extraterrestre. Extraterrestre forcément méchant car c'est celui de l'artiste suisse Hans Rudolf Giger qu'on retrouve. Oui, celui-là même qui dévore les abdomens, gobe des cervelles, court sur les murs et pisse de l'acide mais tout ça avec un code génétique grand luxe. Quelques mutations génétiques et infections plus tard, on en arrive à s'interroger sur pourquoi les Aliens auraient créer la vie pour ensuite la détruire ? Finalement seuls les extraterrestres bénéficieraient d'une longue vie grâce à leur code génétique XXL et nous serions leurs esclaves. Ron la rhubarbe n'est pas loin, Sir Francis non plus. Ridley lui, mène sa barque pépère avec cette touche visuelle unique qui a bâti son empire. Taux de scientologie: Complot extraterrestre, origines de la vie, guerre, mort, destruction mais note d'espoir si on suit la dianétique humaine. L'ombre de la scientologie plane sur ce film, donc alien + explosion + origine de la vie + futur prometteur = 30% Taux d'eugénisme: Un casting plastiquement parfait, de la génétique, du sang, des infections cutanées, une pincée de chimie, une planète avec trace de vie dedans, tout ça c'est bon pour Sir Francis, son labo et ses héritiers. Génétique + planète + longue vie + humains modifiés = 60% Taux de genre: Encore une fois, les extraterrestres entretiennent le flou sur leur appartenance sexuelle et leur mode de reproduction. Un coup ils pondent des oeufs, un autre ils capturent nos femelles pour des expériences pornographiques. Mais le casting visuellement uniforme sème le doute. Disons alien asexué + casting photoshopé = 10%

After Earth - Manoj "Night" Shyamalan, 2013

After Earth

Shyamalan est très gentil donc il fait des films gentils. Même quand il met du drame et des morts dedans on est contents. Dans son film commandé par Will Smith, Après Terre, un cataclysme a forcé les humains à fuir la Terre pour Nova Prime, une nouvelle planète plus hospitalière. Déjà on est dans la colonisation spatiale. Boum. D'ailleurs Will a été accusé un moment de faire parti de l'Eglise, mais cela n'a jamais été prouvé. Du moins officiellement. On a même raconté qu'il se serait converti à l'Islam après le film Ali et son amitié qui en a découlée avec le vrai Muhammad Ali. Enfin bon, ici Will s'écrase sur l'ancienne Terre et son fils Jaden se démerde pour appeler au secours les copains restés bien au frais sur Nova Prime. Au passage il essaiera de devenir aussi fort que papa. Le message Chez Manoj on a toujours une touche fantastique. Là ça a le mérite d'être simple : les catastrophes naturelles ont vaincu notre planète bleue mais heureusement l'espace étant l'objet de toutes les convoitises depuis l'épopée hollandaise « Mars One », on a découvert d'autres planètes biologiquement propres. Ouf. La néo-thèse eugénique tient debout. Nova Prime est le nouvel habitat des heureux élus. Les autres peuvent crever. Quant à Jaden-Kitaï dans le film, pour devenir un homme-guerrier comme son père il passera des épreuves dignes des paliers scientologues. Physique, mental, psychologique, le parcours métaphorique dure une centaine de minutes. A noter, des globules rouges parsèment le bas de l'affiche. Génétique en embuscade ? Taux de scientologie: Bien que Will se défende d'en faire partie, l'Eglise aux 8 extrémités croit en la vie sur d'autres planètes parce que Ron la rhubarbe l'a écrit. On peut aussi faire un parallèle entre les dynamiques scientologues et le parcours initiatique de Jaden. Vie extraterrestre + parcours initiatique éprouvant = 35% Taux d'eugénisme: Biologiquement il faut être capable de vivre ailleurs. Et puis la ressemblance clonesque de Will/Jaden sur l'affiche est hallucinante. Disons faculté d'adaptation + patrimoine génétique commun = 60% Taux de genre: Après un gros cataclysme on s'en fout de porter des talons aiguilles ou des Caterpillar. On va simplement évoquer cette ressemblance Smith junior/Smith senior remodelée dans le labo Photoshop du graphiste. Ressemblance trafiquée = 5%

Les garçons et Guillaume, à table ! - Guillaume Gallienne, 2013

Les garçons et Guillaume, à table !

Trois films français se posent tel des OVNIS au milieu des sciento-eugéniques anglosaxons. Pourtant la France n'est pas en reste niveau promotion du transgenre. Beaucoup d'acteurs se sont prêtés au jeu du rouge à lèvres : Christian Clavier, Vincent Pérez, Patrick Timsit, Melvil Poupaud ou plus récemment Romain Duris pour le dernier François Ozon. Ozon d'ailleurs aurait pu à lui tout seul remplir le dossier du genre en tant qu'admirateur des thèmes sadomaso-homo-matriarco-sexo dérangés. Oui mais voilà Guillaume a frappé très fort. Il fait désormais partie de l'Académie Française et introduit le transgenre au plus haut niveau des Institutions. Il a osé confisqué les Césars au nez et à la barbe de François, qui pourtant avec son Dans la maison, plaçait haut la barre pédo-homo-intello. Ce fut une nuit mémorable pour les études du genre, à rescuciter ce bon vieux Dr Money. Sinon le film raconte l'histoire de maman Gallienne qui considère ses deux premiers rejetons comme ses fils et le petit dernier comme « Guillaume »... il n'en faut pas plus à « Guillaume » pour se sentir basculer vers une identité fémino-lesbo-homo. La faute à maman qui exerce une influence aristo-christiano-protestanto perverse sur la fratrie et tout ça cigarette au bec. Quant à Guillaume, le vrai, il interprète sa mère et se déguise en femme forcément. Punaise John tu nous manques ! Le message Comme souvent avec les affiches françaises, techniquement on fait vite le tour. Une paire de fesses floutée gaussien, des couleurs pastels très gay pride et maman-Guillaume derrière. Voilà. Elle n'est pas sans rappeler celle d'un autre film au titre évocateur: L'homme est une femme comme les autres (Jean-Jacques Zilbermann, 1998) qui dans le genre judéo-homo-maritalo désaxé faisait office de précurseur. Au-delà du message Oedipien basique se trouve la promotion du transgenre, la valorisation de l'émancipation à l'appartenance du genre et le règne tout-puissant de la femme-homme, ou de l'homme-femme ça dépend du contexte. Pourquoi ? Parce que c'est dans l'ère du temps voilà tout. Rien de plus normal que de s'habiller en femme ou de coucher avec une personne du même sexe. Une femme peut porter des jeans et se raser la tête. Un homme se tartine de rimmel. Après tout on est libre d'être qui on veut et peu importe la loi Divine. Ce ne sont pas les siamoises Wachowski qui nous contrediront. Taux de scientologie: Pas vraiment de Xenu ou de dianétique sous les jupons. A la rigueur une certaine forme d'épanouissement personnel pour ceux ou celles qui préfèrent l'autre bord. Pas terrible ceci dit. Petit 2% Taux d'eugénisme: Le généticien n'a même pas besoin d'intervenir pour modifier l'apparence de son cobaye, il s'en charge tout seul grâce à ses troubles mentaux. On est proche du 0 mais comme l'apparence compte on met 5% Taux de genre: C'est du béton armé. Homo-trans-travelo-pédo-lesbo-bi-catho-judéo tout y passe chez Guillaume et son fond de teint. Questionnement du genre + déguisement + troubles familiaux + transgenre évident = 93%

Jupiter ascending – Les siamoises Wachowski, 2015

Revoilà nos Wachowski. L'américano-judéo-ukrainienne Milena "Mila" Markovna Kunis et la brique d'Alabama Channing Tatum squattent le nouvel opus SF des siamoises délurées. Mila interprète Jupiter Jones, femme de ménage à Chicago (ville natale des Wachowski) au début, mais promise à un immense destin car née sous une bonne étoile lui dit-on. Un peu comme Alex Rogan dans The Last Starfighter (Nick Castle, 1984), ou même Keanu Reeves dans Matrix. Un beau matin donc, au milieu des torchons et canard WC, Mila voit débarquer Channing-Caine, ex-militaire chasseur de prime et surtout génétiquement renforcé. La bestiole lui annonce que sa signature génétique (à Jupiter Kunis) lui assure un avenir exceptionnel. En effet plusieurs millions d'années en arrière, une kyrielle de familles royales extraterrestres ont « semé » leur graine sur Terre et toutes les autres planètes habitables dans le but de créer des êtres surévolués pour leur soutirer un sérum de vie éternelle. La plus puissante d'entre elles, les Abrasax, s'entretue pour l'héritage puisque l'imposante maman vient de mourir. Heureusement Mila grâce à son patrimoine génétique semblable à celui des Abrasax peut rétablir la paix dans le cosmos, déjouer les complots, hériter à la place des méchants fils à maman et sauver l'Univers d'une tyrannie certaine. Le message On baigne dans une piscine sciento-eugénique transgenre taille bassin olympique. La visite extraterrestre d'avant les dinosaures c'est du Hubbard, le sérum de vie éternelle c'est le rêve ultime de tout eugéniste en herbe, la génétique modifiée c'est l'idée géniale de Sir Galton. Les garçons sont méchants et la fille est gentille, ça ce sont les Wachowski sans kiki qui s'expriment. Les personnages génétiquement modifiés sont gentils aussi bien que visuellement différents.Ce sont des familles « royales » qui ont «fertilisé» les planètes, comme celle des Windsor peut-être, afin d'éviter la « décadence » prolétarienne ? Encore du Galton. L'immense Isaac Asimov aussi a écrit sur les civilisations extraterrestres et l'avenir de l'humanité mais chez les Wachowski on est plus proche du maïs transgénique que d'une vraie vision scientifique de l'Univers. Taux de scientologie: On a l'impression d'assister à un résumé des thèses Hubbardiennes avec sa civilisation venue d'ailleurs et les guerres qui en découlent. Alors ça donne vies extraterrestres + conflit armé + foi en l'avenir + développement de soi grâce à l'action de groupe = 30% Taux d'eugénisme: Avec son scénario quasiment basé sur la bidouille génétique en vue d'améliorer notre vie on pourrait balancer le maximum. Si on rajoute la semence royale à l'origine du sérum d'éternité, le thermomètre de Sir Francis fait une syncope. L'addition est salée : génétique modifiée + semence royale + planète habitable = 65% Taux de genre: Les Wachowski sans kiki et leur actrice judéo-américano-ukrainienne qui sauve le monde des vilains garçons suffisent à éviter le zéro pointé. Larry/Andy faux kiki + Mila vrai vagin = 5%

Renaissances (Self/Less) – Tarsem Dhandwar Singh, 2015

Tarsem est indien comme Manoj. Les deux copains aiment la SF et glissent toujours des messages cachés : réincarnation, vie éternelle, expériences psycho-technologiques.... Les critiques ont pensé à un moment qu'il s'agissait de leurs origines indiennes avec son lot de croyances invraisemblables. La vérité c'est que Tarsem et Manoj suivent une tendance amorcée par les grands studios et ne font que mettre en image les théories abordées dans ce dossier. Dans son dernier film Ben Kingsley incarne un milliardaire mourant. Mais comme l'argent permet beaucoup de choses il s'offre les services d'une firme médicale pour se réincarner dans le corps d'un jeune et beau garçon choisi dans un incubateur parmi des centaines d'autres, en l'occurence Ryan Reynolds. Au début tout va bien : la santé est bonne et les femmes aussi. Puis les emmerdent commencent. Malgré tout leur argent, Ben et Ryan vont découvrir que quand une promesse est trop belle, il y a toujours un dindon pour y croire. Attention aux effets secondaires. Le message Le cancer tue les pauvres pendant que les riches accèdent aux expériences les plus folles. Comme l'acteur Keanu Reeves qui s'offre un frigo américain dans le but d'être cryogénisé après sa mort. Avec un peu de chance la médecine devrait nous permettre d'assister au reboot de Matrix. Chez Tarsem comme chez les eugénistes, la vie éternelle est une lubie réservée aux riches parce que les pauvres n'ont rien à faire de la vie c'est bien connu. Seule la religion leur promet la vie éternelle et des récompenses. C'est leur moteur pour supporter une existence de misère. Le riche lui, a peur de la mort parce qu'il a beaucoup à perdre. Les multinationales l'ont bien comprit et lui servent l'immortalité sur un plateau avec un grand choix de menus. Preuve supplémentaire, en 2011 Tarsem réalise « Les immortels » avec Henry « superman » Cavill, un autre immortel. Taux de scientologie: Bien-être, quête d'un nouveau soi-même grâce à des apprentis-sorciers et pseudo-scientifiques. Pas d'OVNIS dans le ciel néanmoins. Un petit 10% Taux d'eugénisme: Du béton armé. Labo clandestin pour milliardaires excentriques, vie éternelle dans le corps d'une statue grecque, énergie sexuelle décuplée, yacht à Miami, loft géant à Central Park, des ouvriers en barre HLM réduits en esclavages pour son propre compte. Tout ça mis en image par un mec issu de la classe ultra-minoritaire mais archi-privilégiée du tiers-monde. Le rêve de Sir Francis en 1h57. 70% Taux de genre: On peut se réincarner dans le corps que l'on veut. Un gros vieux blanc peut choisir un athlète jamaïcain ou un sex-symbol oriental. Un hétéro perturbé deviendra une bombe atomique et même pas besoin d'oestrogène pour ça. Aucune limite. Un bon 20%