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Marvel Propagande


La propagande est un art qui s'exprime sous plusieurs formes. Difficile de définir exactement ses contours, disons que c'est un outil de communication de masse destiné à motiver les troupes en temps de guerre ou orienter l'opinion du peuple contre une menace extérieure. Actuellement Marvel Comics et son armée de travestis monopolisent le box office. Leurs putains d'affiches sont sublimes, techniquement c'est du très haut vol et on en prend plein la gueule. Mais à y regarder de plus près, il semblerait que les graphistes d'aujourd'hui s'inspirent des artistes d'hier lorsque les plus grands d'entre eux peignaient des chef d'oeuvres pour des gouvernements totalitaires. Voici un rapide affrontement entre les plus belles affiches Marvel face aux merveilleux posters de propagande.


Ant-Man vs. Le Corps des Ingénieurs Américains

Réalisation : Peyton Reed, 2015

Ant Man Nous le verrons tout au long du dossier les codes de l'affiche de propagande sont invariablement la contre-plongée et les couleurs criardes. L'homme-fourmi, malgré sa taille, paraît aussi grand que l'ingénieur yankee venu « déblayer la route » pour les copains. Plutôt amusant son super pouvoir d'ailleurs : Scott Lang peut réduire sa taille mais augmenter sa force en proportion. Une info qui ravira l'industrie du porno. Dommage cependant que le designer Marvel ait collé autant de personnages en arrière-plan qui alourdissent l'affiche. Ordre du Bureau sans doute ? Vu le casting on imagine que montrer les acteurs n'était pas négociable. Vainqueur : de loin "Le Corps des Ingénieurs de l'Armée des Etats-Unis d'Amérique" (c'est long à dire), beaucoup plus dynamique et pictural que son adversaire, handicapé par un arrière-plan molasson et des cuisses trop courtes.

The Avengers: Age of Ultron vs. Buy War Bonds

Réalisation : Joss Whedon, 2015

Buy War Bonds The Avengers Deux mastodontes. Le public est ébloui par la technique et la qualité d'exécution. Sans déconner on a deux chefs d'oeuvres à la gloire des calques de réglages et de l'acrylique. Contre-plongée renversante pour une invasion du monde imminente. Invasion de quoi au fait ? La menace est hors-champ donc l'imagination du spectateur est stimulée. Heureusement l'Amérique veille et lâche toute ses forces dans la bataille de manière un peu anarchique quand même. OK mais la bataille contre qui ? Eh bien on suppose l'ignoble Ultron ou les méchants nazis situés en dehors du cadre. L'affiche vous assomme pourtant avec: les vilains arrivent alors investissez dans la guerre bordel ! Vainqueur : gros match nul, les forces se neutralisent car aussi puissantes l'une que l'autre. Composition, angle de vue, souci du détail, texture, tout est parfait chez Ultron et l'Oncle Sam. Enfin presque.

Thor: The Dark World vs. Le soldat chinois

Réalisation : Alan Taylor, 2013

Thor The Dark World Thor a vu un clou qui dépasse et ça l'énerve. Mais contrairement au caporal chinois son marteau est divin donc plus efficace sur un chantier. On admire forcément les jeux de lumière et l'incrustation de l'éclair qui barre l'affiche Marvel. Le dynamisme du flou directionnel et les étincelles aussi. Moins de mouvement en Chine puisque trop enclavée dans ses tranchées et ses montagnes. Le chantier est foutu. Pourtant les gestes sont les mêmes : bras tendus menaçant et visages crispés. Alors qui va sauver la baraque en premier ? Vainqueur : le dynamisme dans Photoshop peut vous étourdir plus vite qu'un verre de saké. Pour la force du mouvement et les effets spéciaux XXL on dira Thor. Mais putain qu'elle est belle l'affiche chinoise !

Captain America: The Winter Soldier vs. Army Air Forces

Réalisation : Joe et Anthony Russo, 2014

Black Widow in propaganda Facile celui-là. Le Capitaine Amérique a été créé par Jack Kirby, Martin Goodman et Joe Simmon en 1940, directement inspiré du conflit en Europe qui sévissait à l'époque. Normal qu'on sente le parfum de propagande pro-américain dans la BD et l'inquiétude légitime d'une menace pesant sur le monde. Mis à part les 350 filtres Photoshop infligés à Scarlett Johansson, la prise de vue est la même dans les deux affiches. Le regard qui accompagne l'aviation de guerre, bras ouverts mais bien armés, visages juvéniles et tournés vers l'avenir. OK mais l'US Air Force fait quand même plus naturelle que la Veuve Noire. Vainqueur : l'aspect rétro-moderne avec son grain d'époque et sa pose de héros transportant son missile à mains nues fait basculer la rencontre. L'US Air Force repousse les filtres Photoshop excessifs. Victoire par K.O.

Fantastic Four vs. Melde Dich !

Réalisation : Josh Trank, 2015

Fantastic Four La guerre c'est avant tout des ordres simples. La propagande a bien pigé le concept. « Enregistre-toi ! » impose le slogan allemand face au néo-pubère Miles Teller (méconnaissable depuis Whiplash). Nos deux patriotes posent « en pied », droits comme des grenades à mains, les yeux plantés dans celui du spectateur, qui du coup hésite à payer sa place. Face à tant de confiance en soi nous sommes déstabilisés, surtout que les explosions derrière n'augurent rien de bon pour les minables civils pacifiques que nous sommes. Vainqueur : la simplicité c'est l'efficacité en graphisme. La typo germanique et le clair-obscur allemand font plus que le flou directionnel et les modes de fusion Marvel. Eh merde, à la fin c'est toujours l'Allemagne qui gagne !

Iron Man 3 vs. Le journal Soviet de 1920

Réalisation : Shane Black, 2013

Iron Man3 Tony Starck chez les Soviets. Même sens de la patrie et de la famille. Chez les Starck comme chez les russes, on aime le beau design, les torses bombés, les regards durs et le pénible labeur quotidien. La loi du Travail c'est pas pour eux. Les couleurs vives éclairent le bon peuple sur la menace invisible mais la foi en un avenir meilleur, à condition de marcher dans les pas de papa bien sûr. Chez Marvel le soleil se lève en mode « éclaircir » et « lumière tamisée » alors que chez les russes on la joue old school avec des aplats de couleurs primaires et des détails posés à la loupe façon Geof Darrow. On sent la patte de l'artiste et notre fibre artistique vibre de bonheur. Vainqueur : la touche artisanale soviétique est une Académie à elle seule. Comme l'Ajax en football. Malgré les brosses Photoshop en incruste et le beau travail sur le titre d'Iron Man, l'ensemble fait un peu cheap. Communistes 1 – Capitalistes 0, on parle d'affiches on vous rappelle !

Captain America: The First Avenger vs. Les Témoins de Jéhovah

Réalisation : Joe Johnston, 2011

Captain Jehovah Du lourd. La propagande inspire la religion, ou l'inverse on ne sait pas trop. En tous cas c'est ce que nous évoque le visuel de La Tour de Garde , le mensuel des Jéhovah. Contre-plongée, famille, patrie, lumière dramatique, ciel nuageux mais foi en l'avenir car notre croyance est la meilleure. Le profil est le même chez Capitaine Amérique coincé entre son bouclier et son drapeau. Tout comme notre famille-modèle, coincée entre un ciel d'apocalypse et un titre évocateur, le regard fixe l'horizon bien évidemment situé à droite du lecteur, car la gauche c'est le diable. Nos deux affiches sont bourrées de symboles mais graphiquement très proches malgré des supports de réalisations différents : Photoshop à gauche et illustration à droite. Comme la droite c'est le Bien, Photoshop serait donc le Mal. Pas con. Vainqueur : c'est beau des deux côtés : lumières, dynamisme, jeu de regard tourné vers la menace extérieure. Alors qui a peur de quoi ? Nazis pourris ou créature d'Apocalypse ? On trouve que Captain America a plus d'impact, donc victoire aux points. Eh ouais, la guerre c'est aussi la tactique.

Elektra vs. Jeanne d'Arc

Réalisation : Rob Bowman, 2005

Elektra Celle-là fallait la trouver ! Eh bien c'est désormais chose faite. Avec un arrière-plan qui soutient l'héroïne, la victoire est au bout de l'épée. L'univers des super-héros n'est pas qu'un ramassis de machos misogynes qui sauvent le monde pour emballer la meuf à la fin. Sûrement un coup de la ligue LGBT, qui après les poses évocatrices de Deadpool s'attaque à Starwars et son univers jugé trop rigide question genre. Avec un peu de chance on assistera à une partouze géante avec Scarlett Johansson, Chris Hemsworth et Chewbacca. Les Wachowski sont pressentis pour la réalisation. Sinon l'affiche d'Elektra est comme le film c'est-à-dire nul à chier avec un scénario de série Z mais sans l'humour qui désamorce. Et Jeanne d'Arc ? Elle a débarrassé la France du pudding du dimanche pour finir sur un timbre du Trésor Américain. Vainqueur : Jeanne d'Arc, vraie pucelle, contrairement à Jennifer Garner, n'en déplaise à LGBT.

Fantastic Four vs. la patrie Nord-Coréenne

Réalisation : Josh Trank, 2015

Fantastic Four in Korea C'est beau la famille. Elle regarde dans la même direction, l'avenir, l'espoir, l'honneur tout ça tout ça... En Corée comme aux Etats-Unis on bosse dur pour respecter le drapeau avec beaucoup de textures et de reflets lumineux en incruste. Magnifique composition des deux côtés avec cette contre-plongée compacte et unie comme le Parti, « si tu nous cherches tu nous trouves » pourrait dire le slogan. On remarque au passage que les designers de Marvel aiment les textures poussières avec du flou directionnel dessus, quitte à faire brouillon. Chez les cocos les rigueurs budgétaires imposent plus de sobriété. Vainqueur : gros tas de charbon côté 4 Fantastique, lignes robustes chez Kim Jong-il. Problème le texte n'est pas centré en Asie, comme ils s'en foutent un peu ça vaut un petit match nul. Râlant.

The Avengers vs. l'armée italo-coréenne

Réalisation : Joss Whedon, 2015

Iron Man poster propaganda Parle à ma main, ma tête est malade. Tout ça sent la grosse baffe de capitaliste dans ta gueule de communiste. Oui mais les fachos alors ? Eh bien eux aussi ont droit à leur affiche de recensement. D'une main je prépare le mauvais coup pendant que l'autre attire ton attention ailleurs, de préférence en haut à droite, le Bien toujours. Quand on s'appelle Tony Starck, pas besoin de casque sinon adieu le brushing. Chez les bridés et les ritals on se pose moins de questions avec les gros bras en contre-plongée et le coup de pinceau viril. Cependant l'acrylique est plus fluide chez Mussolini. Du coup ça fait un match à trois comme au catch. Encore un sport de capitaliste. Vainqueur : le catcheur coréen s'en sort bien avec ses violents contrastes et sa pose verticale. Chez Marvel ça fait chouia paresseux et l'italien nous la fait à l'envers avec son Opinel de boyscout. Bonne victoire coréenne.