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Les 8 salopards

par Jean-Luc Herbulot pour les belles affiches (relire l'interview)


Réalisation : Quentin Tarantino, 2016

Les 8 salopards © Weinstein Cie.
La critique

Séance de longues longues longues heures de visionnage avec The Hateful Eight : ma tarantinette est de retour et avec lui un film qui je dois l'avouer me faisait flipper pour une seule et bonne raison : Döner mon prochain long métrage si Dieu veut ! Sur de nombreux aspects et évidemment à sa petite mesure, mon petit singe ressemble énormément au film de Tarantino sur le papier, mais Dieu merci le petit minable que je suis peux pioncer sur ses deux oreilles, rien à voir et rien à me reprocher. Pour faire bref, dans le pire des mondes je suis agréablement surpris par le film de monsieur Tarantino. La bande annonce ne me disait pas grand chose, le cast utilisé tel quel non plus, le scénar' non plus et son utilisation du 70mm non plus. Vous me direz : « Alors pourquoi tu nous pètes les camouilles avec ton avis à deux balles ? » - Eh ben parce que je l'ai quand même vu pine d'ours ! Résultat au petit matin de l'opération napalm, le film plane quelque part au dessus de tout ce manque de considération, à classer sûrement au-dessus du Tarantino que j'aime le moins aka Death Proof mais en dessous de Inglorious Basterds, ce qui n'est franchement pas mon préféré non plus. Ce Hateful Eight ressemble à une version de 2h de la scène du bar de Inglorious. Mais pas forcément pour le meilleur. Long, bavard, sans réel fond ou discours, si ce n'est une vague comparaison/symbolique du repère à une église, et une petite charge envers la haine raciale et le bordel communautaire que connaît actuellement le pays de Lincoln. Raccordant directement aux problème que Quentin rencontre en ce moment avec les Robocops de là-bas. Un beau majeur pointé vers eux. Beaucoup de moments accessoires qui auraient mérité une coupe, des incohérences ici et là, pas de moments musicaux à la hauteur de ce dont le maître renard nous avait habitué , point de vraies envolées lyriques, les dialogues sont marrants mais pas « fun » comme à l'accoutumé, le montage et la narration ont ce qu'il faut de frais sans être originaux, et enfin l'histoire bien ficelée sans être passionnante. Le truc le plus énervant pour nous autres techniciens-artisans-geek du cinématographe est le 70mm. Gros argument commercialo-marketeux qui ne vend en rien le film puisque majoritairement tourné en intérieur avec très peu de mouvements de cam' si ce n'est quelques panoramiques et de très rares travellings. Très peu d'establishment shots ou de plans larges, la majorité des cadres sont des plans américains, plans poitrines et rarement de plans macros. En gros, on revient à ce qui était déjà le langage cinématographique de Quentin sur Reservoir dogs et Pulp Fiction et ce qui n'a pas changé en 70mm aujourd'hui. Donc pourquoi tout ce cirque médiatique autour d'un format super large si c'est pour nous refaire la réalisation de son premier film en moins bien ? Kill Bill en 70mm ! là on aurait bandé comme des mandingues, mais pour Hateful moi pas pigé... Une grosse sensation de regarder du théâtre filmé, ce qui ne rend pas justice à un réalisateur qui a tout de même démontré avec Kill Bill et Django qu'il avait un vrai talent pour la spatialisation de l'action et/ou du drame. Money talks eventually, TV has to get fucked > Surely > 70mm > Marketing dildo. Nonobstant de vrais défauts qui font que ce Hateful est, à mes yeux, très loin d'être son meilleur cela reste du cinéma tarantinette avec les bons moments "WTF" (What The Fuck?!, NDLR) qui font le taff. A souligner également, l'un ou le meilleur rôle principal de Samuel L. Jackson (Le Négociateur compris), de Walton Goggins (lui je l'aime d'amour) et enfin un film à la hauteur du talent de Monsieur Kurt Russel qui manque à nous tous enfants des années 80. Mon seul gros regret et reproche s'oriente vers la bande son qui est ce que Tarantino a fait de plus pourri. Pourquoi avoir Morricone à soi tout seul pour faire un score aussi mou de la kékette ? Quentin je t'aime quand même et as always j'attends et garde espoir pour le prochain en espérant malheureusement que ce "Hateful Eight" soit suffisamment boudé par les Oscars pour redonner faim à un mec qui a besoin de retrouver sa hargne d'antan.


L'affiche

Relire l'analyse de l'affiche ici

Pourquoi cette affiche ? La plus sobre, la plus classe, la plus significative de ce qui se passe dans le film sans spoiler quoi que ce soit. Mais soyons honnêtes, on a vu mieux chez Tarantino en terme d'affiches, Pulp en tête !