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Le Cercle Noir : agence créative

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Messieurs bonjour. Comment devient-on designer d’affiche de films ? F.T.: Les Beaux-Arts en cours du soir, un an d’Atelier d’Art place des Vosges, 3 ans aux Arts Appliqués Olivier-de-Serres, et une rencontre déterminante : Laurent Pétin (ARP). Et le cinéma comme raison de vivre, parce qu’on ne fait pas ce métier par hasard ou accident, mais par passion. Y.F.: Par passion du cinéma avant tout. J’ai orienté mes études d’art en ce sens et le jour où une annonce pour devenir directeur artistique au sein du Cercle Noir est parue, j’ai présenté ma candidature. Mon profil a plu et cela fait dix ans maintenant que je suis heureux de faire ce métier. Quels sont les différents formats d’une affiche de cinéma ? Y.F.: On travaille sur des formats de 1m20/1m60 qui sont ensuite déclinés en colonnes morris, 4X3, parutions presses, panneaux préventifs...

Quel effet ça fait d’aller au travail le matin et de voir son affiche partout ? F.T.: C’est à la fois une chance et une grande responsabilité. Y.F.: Toujours une grande fierté de voir son travail affiché dans les rues et surtout une grande satisfaction de participer à la création de l’image d’un film.

Votre plus belle rencontre cinéma ? F.T.: Notre métier est une suite de rencontres avec des films et leurs auteurs. Y.F.: Joan Sfarr pour l’affiche de Gainsbourg.

Un réalisateur préféré ? F.T.: Si je ne dois en citer qu’un parce qu’il s’est fait trop rare: David Lynch, pour qui nous avons eu l’honneur de faire quatre affiches : Sailor & Lula, Une histoire vraie, Mulholland Drive et Inland Empire, quatre chefs-d’œuvres. Y.F.: Il y en a beaucoup, je pense à Stanley Kubrick et dans les réalisateurs actuels David Fincher ou encore Nicolas Winding Refn pour qui nous avons réalisé trois affiches: l'internationale de Valhalla Rising puis les versions françaises de Drive et Only God Forgives.

Un créateur d’affiches préféré ? F.T.: Saul Bass évidemment, souvent imité jamais égalé, tant pour ses affiches de West Side Story, Vertigo, Autopsie d'un meurtre, Exodus... que pour ses génériques de films pour Hitchcock ou Scorsese. En France, celui sans qui nous ne serions sans doute pas là : René Ferracci (César d'honneur en 1986, NDLR) pour, entre autres, ses affiches du Fantôme de la liberté, Le charme discret de la bourgeoisie, La mariée était en noir, Un flic, La religieuse ou Pierrot le fou... Mais nous sommes aussi capables de reconnaître le talent de certains de nos contemporains. Nous aimons beaucoup, par exemple, le travail de Neil Kellerhouse sur Under the Skin, I'm Still Here, le Millenium de Fincher ou encore Gone Girl... Y.F.: Là aussi il y en a beaucoup ! Bob Peak pour Apocalypse Now, John Alvin pour Blade Runner...

Avez-vous déjà vu un film grâce à son affiche ? F.T.: Bizarrement, je ne crois pas... Je ne devrais peut-être pas le dire, mais j’ai toujours été plus sensible aux critiques d’un film qu’à son affiche. C’est ce qui me permet de continuer à faire ce métier avec humilité. Y.F.: Oui, bien sûr, tel a été le cas pour de nombreux films comme Les dents de la mer ou 2001,Odyssée de l'espace dont j’ai découvert les affiches dans les vidéoclubs de mon adolescence et, plus récemment Gone Girl avec son affiche préventive américaine.

Une affiche culte ? F.T.: L’affiche française très graphique de Barry Lyndon signée Jouineau & Bourduge, qui est l’un de mes films cultes. C’est, pour moi, l’affiche absolue, avec cette idée courageuse de synthétiser un film de trois heures d’une richesse visuelle inouïe en une illustration symbolique au trait, en noir et rouge. Je ne sais pas si on pourra faire mieux un jour... Y.F.: La même, c’est sans doute pour ça qu’on travaille ensemble !

L’affiche que vous auriez rêvé de faire ? F.T.: La prochaine ! Y.F.: L’affiche américaine du film Mission de Roland Joffé à la fois pour sa simplicité, pour sa réalisation graphique, et pour son message qui reflète parfaitement le propos du film. Yann, Frédéric, merci infiniment. Only God Forgives movie poster by Le Cercle Noir © Le Cercle Noir