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Angle mort


Des rétroviseurs dans le viseur

Ici, notre nouvelle étude de cas zoome à 300% sur quatre affiches qui utilisent le rétroviseur de manière très évidente, afin de mettre le spectateur en abîme. On aurait pu confier le travail au même graphiste il n’aurait pas fait exprès. Pourtant nous avons bien affaire à quatre films du même genre mais de qualité différente. Alors copie numérique transgénérationnelle ou simple coïncidence graphique ? En tous cas les quatre affiches pompent l’une sur l’autre sans complexe avec quelques différences de formes notoires.


Captives

Captives

Réalisation : Atom Egoyan (2014)

Le tri-national égypto-arméno-canadien Atom Egoyan verse dans la sobriété de la neige avec un rétro plutôt "retro" dans son ambiance désaturée noir et blanc. Le billing block fait partie intégrale du design. Rien à jeter, tout est à sa place sans déchet ni effets inutiles. La solitude est bien présente, le vide aussi, la peur. Encore une fois, avec peu on peut faire beaucoup dans Photoshop. Malheureusement pour lui, Maniac et Destination Finale sont passés avant lui.

Maniac

Maniac

Réalisation : Franck Khalfoun (2013)

Produit et réalisé par un trio tricolore bien connu des cinéphiles bis : Thomas Langmann, Alexandre “Arcady” Aja et Franck Khalfoun. On retrouve aussi au porte-monnaie le légendaire William Lustig réalisateur de l’original Maniacs de 1980 avec Joe “oeil de poisson” Spinell. Leur rétroviseur version 2015 prend une teinte crépusculaire avec un oeil diabolique rehaussé dans Photoshop grâce au jeu des modes de fusion et de l’outil densité plus et moins. Texture grunge en force incrustation et couleur désaturée à l’aide du calque de réglage renforce l’aspect graphic horror assez proche d’un comic book finalement. Le tout légèrement incliné pour créer le déséquilibre mental du personnage.

Crash

Crash

Réalisation : Paul Haggis (2004)

A quelquechose malheur est bon. Paul Haggis se fait braquer sa voiture en plein jour sur Downtown L.A. ce qui lui donne l'idée d'écrire sur la vie du braqueur. Pas rancunier le mec. Tant mieux car il accouche d'un petit bijou de destins brisés et vies croisées sur fond de détresse sociale. Le Los Angeles du verso de la carte postale en quelque sorte. Dans le rétro Matt Dillon est crispé de douleur, on en souffrirait presque pour lui. Peut-être le meilleur rôle du monsieur au passage. Un film qu'aurait pu réaliser Alejandro González Iñárritu mais le voleur s'est trompé de cible. Le destin certainement.

Destination Finale 2

Destination Finale 2

Réalisation : David R. Ellis (2003)

Deuxième volet de la franchise Destination Finale. Le rétroviseur "kingsize" est rempli de fantômes. Un chauffard nous fonce en plein dedans plein phare, pleine vitesse. Du flou gaussien, du filtre bruit, de la manipulation de couleur grâce à la balance et autres courbes. Dans ce film peut-être la meilleure scène de catastrophe autoroutière du siècle jamais réalisée. Si, si. A elle seule elle augmente la moyenne du film. Tout est parfait : la tension progressive, le son, les enchaînements, la pyrotechnie, la violence des chocs… et pour cause David Ellis a dirigé la seconde équipe de Matrix Reloaded lors de la fameuse séquence autoroutière.