Les criminels du 7ème art

On vous voit venir :  » Criminels ?! Ah encore un article sur les producteurs obsédés par des actrices plus jeunes qu’eux !-(  » Eh bien NON ! Nous ne céderons pas à la facilité ! Notre dossier s’attaque à un tout autre sujet : en tant que cinéphile vous savez pertinemment qu’un grand réalisateur se reconnait lorsqu’il parvient à vous faire pénétrer dans son univers dès les premières images. Impossible de confondre un Clouzot d’un Kubrick, un Fincher d’un del Toro ou un Park Chan-Wook d’un Scorsese. Eh bien nous avons choisi dix réalisateurs français actuels, qu’au contraire de leurs collègues étrangers, rien ne semble distinguer dans leur travail : longs-métrages-téléfilms, budgets colossaux bouffés par des acteurs qui « cachetonnent », plates mises en scènes, affiches copiées/collées, caméras fixes, humour honteux et dialogues inaudibles. La presse vous fait croire que ce sont des bons films mais non. La vérité c’est que nous autres, spectateurs innocents, sommes les victimes expiatoires d’une omerta cinématographique.

Procès virtuel de dix présumés coupables, surnommés pour l’occasion « les criminels du 7ème art », car il faut bien l’avouer, c’est un préjudice grave qu’est en train de subir notre cinéma tricolore

fabien onteniente
Accusé#1

Fabien « Honte de rien » Onteniente

Chef d’accusation : multi-récidives pour braquage, détournement de fond, pollution, faux et usage de faux, extorsion et voies de fait.

Peine encourue : réclusion criminelle à perpétuité sans aucune remise de peine possible.

Preuves accablantes : lourdement impliqué dans les films « Jet Set » et « Camping ». Il inflige une suite : « People Jet Set 2 » puis une trilogie qui ravage le bassin d’Arcachon. Rappelons également l’atroce « Trois zéros », suffisant pour lui infliger une peine maximale sans aucune compassion.

Parole à la défense : Fabien a tout de même eu le courage d’annoncer que son film « Turf » ne marchait pas car c’était une merde infâme. Tous n’ont pas cette franchise, ou cet amour du buzz à tout prix.


lionel steketee
Accusé#2

Lionel « Skeletor » Steketee

Chef d’accusation : escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs, abus de faiblesse, dissimulation, non respect de mise en demeure.

Peine encourue : 15 ans de réclusion criminelle, assortie d’une peine de sûreté de 10 ans.

Preuves accablantes : 15 ans de réclusion criminelle, assortie d’une peine de sûreté de 10 ans.

Parole à la défense : l’accusé fout la honte à tous les acteurs qu’il embauche, mais parvient à s’échapper au Maroc pour la suite d’Aladin. Après « Case départ » et « Les crocodiles du Botswanga » ça fait beaucoup. Si le ridicule pouvait tuer, on pourrait craindre un génocide du cinéma français. Sa version de « Cendrillon » se passe de commentaires, il suffit de voir l’affiche : un paradis pour comédiens obèses.


arthur benzaquen
Accusé#3

Arthur « Bec benzène » Benzaquen

Chef d’accusation : détournement de mineurs, voies de fait, corruption, fraude fiscale et fausse déclaration.

Peine encourue : 25 ans de réclusion criminelle, assortie d’une peine de sûreté de 15 ans.

Preuves accablantes : l’accusé a dépensé une fortune pour « Aladin » mais ça ne se voit pas à l’écran. Toutes les vannes tombent à l’eau, ou dans le sable si vous préférez. La B.O. est signée Kev’ Adams et Black M, des mecs qui n’ont même pas le brevet des collèges. Bref, même le dessin animé de Disney a plus d’intérêt.

Parole à la défense : même s’il coûte cher au contribuable, Arthur n’a réalisé qu’un seul film. Notre client préfère exercer son immense talent devant la caméra où il fera moins de dégâts. On peut l’espérer en tous cas.


olivier barroux
Accusé#4

Olivier « Teddy Bear » Baroux

Chef d’accusation : trafic d’influence, association de malfaiteurs, fausse déclaration, abus de faiblesse.

Peine encourue : 25 ans de réclusion criminelle à caractère incompressible.

Preuves accablantes : « Safari », « L’italien », « Les Tuche », « Pamela Rose »… même ses salades les escargots n’en veulent pas. Malheureusement, le juge d’instruction n’a pas pu le coffrer à temps, faute à un emploi du temps chargé. Du coup, le têtu normand prépare en douce la sortie des « Tuche 3 », aaah l’ambition française !

Parole à la défense : malgré son manque d’implication évident dans la mise en scène, notre client glisse quelques bonnes vannes grâce à des potes plus inspirés que lui, enfin tout dépend du cachet aussi…


romain levy
Accusé#5

Romain « Levi’s Strauss » Levy

Chef d’accusation : détournement de mineurs, dissimulation et plagiat.

Peine encourue : 5 ans d’emprisonnement avec sursis, assortie d’une mise à l’épreuve.

Preuves accablantes : Romain écrit comme il filme : c’est plat comme l’esplanade du Trocadéro et prétentieux comme un bobo du 12éme. Pour relancer sa carrière, il crée un faux buzz-polémique autour du « viol cool » abordé dans « Gangsterdam », un chef d’œuvre pour ado en déficit d’hormones.

Parole à la défense : notre client aime les belles affiches, rappelez-vous l’hommage à Laurent Melki pour « Gangsterdam » signée agence Rysk. Et à l’instar de monsieur Benzaquen, monsieur Levy a plusieurs grands talents, comme l’écriture et l’interprétation. Nous demandons la relaxe.


éric lartigau
Accusé#6

Eric « L’artichaut » Lartigau

Chef d’accusation : multi-récidive pour atteinte aux bonnes mœurs, outrage, auto-plagiat et escroqueries diverses.

Peine encourue : 5 ans de réclusion ferme avec remise en liberté conditionnelle.

Preuves accablantes : des guignols de l’info à « La famille Bélier », monsieur Lartigau prend les gens pour des débiles légers. Il produit quelques ersatz du cinéma américain avec « Pamela Rose » et « Un ticket pour l’espace », l’ambition artistique en moins. Même monsieur Baroux n’a pas voulu de lui pour la suite « Mais qui a re-tué Pamela Rose ? » Quoi ?! Une suite ??

Parole à la défense : pour son plutôt sympathique segment « Lolita » sur « Les infidèles », notre client mérite l’indulgence des jurés. Pour « L’homme qui voulait vivre sa vie », il mérite le sursis, quoique, quand on tourne avec Romain Duris…


christophe barratier
Accusé#7

Christophe « Baratin » Barratier

Chef d’accusation : plagiat, faux et usage de faux, atteinte aux bonnes moeurs, détournement de mineurs et outrages répétés.

Peine encourue : 5 ans de réclusion ferme avec remise en liberté conditionnelle.

Preuves accablantes : l’accusé utilise la nostalgie du public pour lui infliger des épisodes de Derrick sur grand écran, à presque dix balles la place ça fait cher payé la chorale de papi à 12 ans. Pendant que Scorsese sortait « Le loup de Wall Street » avec diCaprio et Jonah Hill, lui planchait déjà sur « L’outsider » avec Arthur Dupont et François-Xavier Demaison.

Parole à la défense : notre client a redonné envie aux bobos quadras d’équiper leur loft de pupitres 1949 et aux traders de sniffer moins de coke. C’est l’intention qui compte.


laurent tirard
Bouh ! Accusé#8

Laurent « Le tiroir » Tirard

Chef d’accusation : viol, détournement de mineur, abus de faiblesse, détournement de fond et recel.

Peine encourue : 10 ans de réclusion criminelle à perpétuité, en isolement total.

Preuves accablantes : avec son tout « Petit Nicolas » et « Astérix » filmés comme « Les choristes », c’est-à-dire à hauteur d’escalier, l’accusé viol à la fois Gosciny et Sempé. Il récidive sans remord avec « Les vacances du Petit Nicolas » avant de pomper insidieusement « l’Amour extra large » des frères Farelly, ce qui donnera le nullissime « Un homme à la hauteur ».

Parole à la défense : il prépare un drame avec Jean Dujardin et Mélanie Laurent qui louche du côté de Martin Guerre. Même si on s’attend à des dialogues de sourds, le troisième âge est déjà mort d’impatience.


jean-marie poiré
Accusé#9

Jean-Marie « La poire » Poiré

Chef d’accusation : actes de tortures avec préméditation ayant entraînés la mort, crime de guerre, crime contre l’humanité, trafic d’influence, sévices et outrages répétés.

Peine encourue : réclusion criminelle à perpétuité en isolement total, sans aucun jeu de remise de peine.

Preuves accablantes : ses films vieillissent avant même de sortir en salle. Syndrôme Progeria ? Peut-être mais surtout ringard, beauf, lourd et filmé comme des vacances à la Grande Motte en fin de soirée. Ses crimes les plus odieux se nomment « Twist Again à Moscou », « Ma femme s’appelle Maurice », « Opération Corned Beef » ou encore « Papy fait de la résistance ». Dans certains pays c’est injection létale jusqu’à ce que mort s’en suive. Comment ça horrible ? Et « Les couloirs du temps » c’est pas grave peut-être ?

Parole à la défense : notre client a tenté de donner un sens au mot « ambition » avec sa trilogie des visiteurs. George Lucas en est tout retourné.


yann samuell
Accusé#10

Yann « Scoobidoo » Samuell

Chef d’accusation : détournement de mineur, dissimulation de preuves, corruption, abus de faiblesse et empoisonnement.

Peine encourue : 20 ans de réclusion criminelle à perpétuité, assortie d’une peine de sûreté de 10 ans.

Preuves accablantes : faut-il revoir « Le fantôme des Canterville » avec Michael Youn ? Non, assurément. Sous ses airs niais, l’accusé a commis de nombreux crimes dignes d’un Jean-Marie Poiré, comme l’absence d’écriture, le manque de direction d’acteurs ou le gaspillage manifeste d’argent public. Nous demandons aux jurés de repasser les bandes… ou pas.

Parole à la défense : Monsieur Samuell a tout tenté pour se ré-insérer dans la société, y comprit une carrière de storyboarder qu’il n’aurait jamais dû abandonner. Et puis son « Jeu d’enfants » mérite le non-lieu.

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