Les affiches familiales

Affiches familiales : un dossier spécial motivé par la sortie d’Encanto, le dernier « fuckin’ masterpiece » de Disney

Les affiches familiales vous les connaissez. Vous passez devant sans les remarquer et pourtant elles sont majoritaires dans le « milieu » de la création d’affiches de films. Avec la sortie du sublime « Encanto », le dernier missile cross-media de la petite TPE associative Disney-Pixar, l’occasion était trop belle ! Un tour de piste des meilleurs films en mode « photos de classe » nous a paru évident. Donc, les belles affiches se lancent dans un dossier spécial « affiches familiales ». Ou comment renouveler un portrait de famille avec Photoshop sans (trop) se prendre la tête. Et pourquoi ? Eh ben parce que la famille c’est souvent mieux en photo.

La bande-annonce d’Encanto, l’enchantement de Disney

#1. Encanto : la fantastique famille MADRIGAL (Walt Disney Animation Studios – 2021)

: Byron Howard, Jared Bush, Charise Castro Smith // : USA

Trop souvent accusé « d’ethno-centrisme », (comprenez : trop de blancs binaires et d’animaux gentils), Disney poursuit son virage amorcé dans les années 90. Résultats ? Après les orientaux d’Aladdin, les asiatiques de Mulan et les afro-américains de La Princesse et la Grenouille, ce sont les latinos qui deviennent les nouveaux héros de la Firme. Ainsi, la Colombie est débarrassée des narcos et de la corruption ! Du coup, place à la magie et à une affiche saturée de couleurs et de CGI. Comme le film en fait…

#2. House of Gucci : la famille GUCCI (MGM / Scott Free Prod. / Bron / Universal Pictures – 2021)

: Ridley Scott // : USA
montage house of gucci
affiches familiales : montage house of gucci

Non, « GUCCI » n’est pas un pizzaiolo napolitain ni un auteur d’Opéra baroque. Mauricio est en fait créateur de mode, avant de finir assassiné à cause de son ex-femme. Oui, c’est TOUJOURS la faute des femmes, surtout quand il y a de l’argent en jeu. Du coup l’empire contre-attaque et pour savoir la suite il faut s’intéresser aux superbes techniques de détourage et d’embellissement de portrait. Quoi de mieux qu’une famille italienne pour ça ?



#3. A couteaux tirés : la famille THROMBEY (T-Street / Lionsgate / MRC – 2019)

: Rian Johnson // : USA
montage à couteaux tirés
affiches familiales montage à couteaux tirés

Plus la famille est nombreuse, plus l’héritage est difficile. Ce n’est pas Laura Smet et David Hallyday qui nous contrediront (en plus, il y a une belle-mère dans le scénario). C’est pareil pour l’affiche : trop de personnages à détourer. Au passage, l’affiche de « Knives Out » en VO reprend l’effet « police d’écriture en arrière-plan » déjà vu dans Mad Max et La Horde (relire article ici). Au final, un film-cluedo qui vaut surtout pour son affiche digne d’une photo de Terminale L.

#4. Succession : la famille ROY (HBO – 2018 / relire le dossier spécial Tom Fontana ici)

: Jesse Armstrong // : USA
montage succession
affiches familiales : montage succession

La chaîne HBO satellitaire/câblée/payante/SVOD, tout ça, tout ça… pourrait passer inaperçue face à Netflix et Amazon Prime (« seulement » 69,4M d’abonnés monde -)). Pourtant, ses contenus moins nombreux certes, privilégient la qualité, voir le haut de gamme. Oz, Les Soprano, The Wire, Six Feet Under, Game of Throne et à présent : Succession. Plongée dans le monde glacial d’un empire médiatique/publicitaire façon Rupert Murdoch avec réseaux de pouvoirs plus ou moins « secrets ». Un héritage qui pèse lourd, une succession à faire bander tous les conseillers en gestion de patrimoine. Conséquence ? Les médias sont aux ordres des Puissants.

#5. Les Tuche : la famille TUCHE (Pathé / Eskwad – 2011)

Relire le beau dossier sur « Les Criminels Du 7eme Art » ici >

: Olivier « Teddy Bear » Barroux // : France
montage les tuche
affiches familiales : montage les tuche

On décompresse en repassant par le Nord de la France. Un pays en déficit intellectuel qui aime bien râler, mais qui finit toujours par obéir. A ce jour, il y a quatre volets des « french Tuche ». Quatre de trop ? Sans doute. Donc on peut voir les Tuche comme une insulte à l’intelligence humaine, qui forcément devient artificielle. Mais on peut également voir le côté positif : les intermittents du spectacle ont du boulot. En fait, la pitoyable saga d’Olivier Barroux se positionne comme le fer de lance du mouvement « Ch’tis » de la chaîne M6 (un autre empire médiatique, celui des Bertelsmann, avec héritier familial réservataire). Alors Ch’tis à Vegas, Marseillais à Los Angeles ou Corses en Bretagne… on peut compter sur nos directeurs artistiques pour tenter de relever le niveau.



#6. Festen : la famille KLINGENFELDT (Dogme95 – 1998)

: Thomas Vinterberg // : Danemark
montage festen
affiches familiales : montage festen

On ne dirait pas comme ça, mais le mouvement « Dogma » né au Danemark dans les années 90 a produit de vraiment supers films (mais aussi des séries TV avant Netflix). Comme quoi, pas besoin de produire des suites en séries pour combler le vide. Pas besoin non plus d’en faire des tonnes avec les filtres Photoshop sur l’affiche. Dans le génial Festen, il y a une grande maison de campagne, une grande famille, du racisme, beaucoup d’argent et de grands secrets à percer. C’est filmé à l’épaule comme un found footage mais on n’ a pas la nausée, et en plus il y a un vrai scénario derrière. Seul problème : le nom de famille est imprononçable.

#7. La famille Addams : la famille ADDAMS (Orion / Paramount – 1991)

: Barry Sonnenfeld // : USA
montage la famille addams
affiches familiales : montage la famille Addams

Attention, à ne pas confondre avec Kev’ Adams (avec un seul « D »), qui d’ailleurs venait juste de voir le jour en 91 ! Né en même temps que Morticia, Kev’ aussi pose pour des affiches « photoshopées ». Il en profite même pour doubler Gomez dans le dessin animé 3D. Enfin bref. Le truc génial avec la famille Addams, c’est que tout de suite on comprend qu’une famille c’est un noyau dur. Une structure qui équilibre les gosses et les accompagne dans la vie, quel que soit le milieu social d’où on vient. Mais tout ça c’était avant la télé-réalité, les smartphones et le lobby LGBTQI+. Jugée trop binaire et pas assez #genderSwap, la « famille » se divise et se retrouve au bord de la rupture en 2021. Le divorce coûtant trop cher, ils préfèrent rester unis. C’est beau l’amour.

#8 Massacre à la tronçonneuse 2 : la famille SAWYER (Cannon Group / Golan-Globus – 1986)

: Tobe Hooper // : USA
montage massacre à la tronçonneuse 2
affiches familiales : montage massacre à la tronçonneuse 2

On remonte le temps et nous voilà replongés dans l’arrière-boutique du bouquiniste avec des affiches qui puent et des VHS poussiéreuses. Le sympathique nanard de Tobe Hooper n’utilisait pas encore Photoshop. C’était le temps de la photogravure, du collage et des drive-in. La parenthèse enchantée des films d’horreur crados avec des vraies valeurs familiales dedans. Et au Texas, que ce soit autour d’une tronçonneuse, d’un steak anti-vegan ou d’une Bible, on reste uni. Heureusement, grâce à Dieu et au cinéma, la paire Tarantino-Rodriguez nous offrira quelques années plus tard Planète Terreur et Boulevard de la Mort, ce qui rappelle le célèbre proverbe de J.R. Ewing (un autre texan) : « Je n’ai pas d’ulcère, je les provoque« .

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